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Illustration par Fanny Lamouroux

Avec la croissance des actions de développement durable, dans le cadre de la vie privée et celui du milieu professionnel, le recyclage semble être une action prioritaire. En effet, le recyclage représente un enjeu majeur de la société pour palier à la hausse des déchets par habitant, soit 4 tonnes par habitant selon l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME). Et au sein de cette priorité, le plastique donne du fil à retordre à la recyclabilité des déchets surtout sur ceux qui sont composés de plusieurs matières. 

Le schéma de la recyclabilité du plastique

Il existe plusieurs étapes pour recycler le plastique et celles-ci débutent par le tri. Que ce soit à la maison ou en entreprise, le tri est quasiment devenu un passage obligé pour les ordures ménagères. Selon le site futura-sciences.com, le tri sélectif consiste à : 

trier les déchets suivant leur nature pour faciliter ensuite leur traitement (recyclage, compostage, valorisation énergétique ou mise en décharge). On peut distinguer plusieurs étapes de tri sélectif : le « tri à la source », lorsque les producteurs de déchets effectuent eux-mêmes le tri avant la collecte, le « tri par apport volontaire » lorsqu’ils apportent les déchets à des conteneurs spécifiques sur la voie publique ou en déchetterie et le « tri en déchetterie » effectué par des employés ou des machines lors du procédé de recyclage. 

Les types de tri qui permettent de recycler le plastique sont multiples cependant, ils se recoupent sous cinq formes :

Le tri optique

Selon Paprec, le tri optique est entièrement automatisé. Il permet d’affiner la séparation et la dépollution des matières, d’optimiser le processus de recyclage des matières plastiques et de garantir par capillarité une plus haute-qualité finale. Il est généralement utilisé pour traiter des matières de type Polychlorure de vinyle (PVC) ou encore de type Polytéréphtalate d’éthylène (PET).

Le tri manuel

Le tri manuel permet d’effectuer un premier tri des déchets et de faciliter leur prochain traitement. Ainsi selon l’entreprise Paprec : « les rebuts ou les chutes de fabrication collectés post-consommation sont placés sur des tapis (…). Ils sont par la suite démantelés par des opérateurs qui retirent les polluants les plus grossiers (ils extraient, par exemple, la partie caoutchouc, les vis et les rivets des bacs poubelles) et effectuent une première séparation chromatique des matières ». 

Le tri par flottaison

Le tri par flottaison se fait une fois que le déchet a été débarrassé de matériaux colorés et indésirables. Le tri par flottaison peut aussi être considéré comme une première étape de lavage des matières. Dans le cas des bouteilles PET par exemple, une fois réduites en paillettes elles sont mélangées à de l’eau pour rendre plus simple le transport de cette nouvelle matière qui subira ensuite la séparation par flottaison. Ainsi, cela va permettre de séparer le PET des bouchons en plastique. 

Le tri densimétrique

Le tri densimétrique permet de réaliser le tri de nombreux types de matières broyées en vrac, à partir des tables densimétriques. Ainsi, le plastique est trié en séparant la fraction lourde de la fraction légère des matières par voie sèche. Celles-ci sont placées sur une plaque (vibrante, inclinée et pourvue de ventilateurs) qui permet d’aspirer les produits les plus légers et d’évacuer les fractions lourdes qui sont en contact avec la plaque. 

Les initiatives mises en place

Dans leur guide de recyclabilité, le Comité Technique pour le Recyclage des Emballages Plastiques (Cotrep) a mis en place une checklist pour aider les industriels à composer des emballages qui facilite le recyclage. En effet, le recyclage du plastique fait face à quelques difficultés qui freine la recyclabilité du plastique. Cela se perçoit notamment lors des phases de broyage ou de lavage. 

Pour palier cela, voici les quatre propositions qui amèneront la France à atteindre plus de 50% de recyclage (soit 8 bouteilles recyclés sur 10), selon la Cotrep. 

Recyclage : le bon matériau à utiliser

 La Cotrep préconise aux industriels d’utiliser d’office des matériaux recyclables et compatible chimiquement :

Parfois, du fait du gisement associé et de sa structure chimique proche, un polymère peut être intégré dans des concentrations limitées dans une filière existante.

Ce comité conseille également d’utiliser des matériaux qui possèdent une filière de recyclage. En effet, dû à un faible gisement d’emballages et par moment à une impossibilité technique, les résines recyclées sont : le PET, le PE et le PP pour les emballages rigides ; et le PE pour les emballages souples. Pour ce qui concerne les emballages biosourcées, la Cotrep nous dis ceci :

les bio-PE et bio–PET, sont recyclables dans les filières classiques de recyclage du PET et du PE (structure chimique identique). Les emballages biodégradables ne font pas l’objet de recyclage mécanique.

C’est d’ailleurs pour vous l’occasion de lire notre article sur les réalités écologiques des goodies biodégradables

Recyclage : allier l’utile au recyclable

Dans le guide de la recyclabilité du plastique, on comprend que les barrières de conservation représentent un réel problème pour les emballages plastiques. 

La présence d’aluminium perturbe le recyclage du plastique (…). Quand une barrière est absolument requise pour la conservation, le nylon reste un choix tolérable dans la filière PET, à condition de ne pas dépasser une certaine quantité au sein de la matière. 

Ce problème peut également s’appliquer aux goodies comme les bouteilles et les mugs isothermes ou les bentos qui comporte aussi des barrières de conservation hermétiques.

La présence d’aluminium perturbe le recyclage du plastique. Les bouchons à vis en plastique sont de bonnes alternatives (…). Les joints PE et PE/EVOH sont recyclables. La densité des joints/valves en élastomère (TPE, silicone) doit permettre leur séparation du matériau principal. 

Recyclage : faciliter le tri

Les industriels ont par exemple utilisé des matériaux thermo-résistants et intégrables à une filière de recyclage. 

A date, seuls le PP (micro-ondes), le xPET et le CPET (micro-ondes, four traditionnel) permettent de chauffer au four le produit contenu.

De ce fait, plusieurs enseigne de la grande distribution ont optés pour des barquettes mono CPET qui soient recyclables avec les plastiques en PET foncé.

La Cotrep nous met également en garde vis-à-vis des additifs qui permettent de modifier les propriétés optiques des matériaux. En effet, l’utilisation d’additifs peut être incompatible avec le recyclage du matériau concerné.

Recyclage : penser recyclabilité lors de votre stratégie marketing

Bien que le packaging compte pour beaucoup en marketing, certains composants peuvent empêcher la recyclabilité d’un emballage. 

La présence de particules opacifiantes dans le PET limite les débouchés pour le recyclage. Les colorants sombres composés de noir de carbone ne sont pas détectables par NIR (machine de tri optique).

Les encres et les étiquettes aussi représentent un risque de dégradation du plastique.

L’impression directe peut impacter négativement le recyclage, d’une part, en termes de qualité de recyclé, dans le cas d’encres non lavables, et d’autre part, en terme de pollution des eaux de lavage, si l’encre utilisée est lavable (…). Seules les encres qui ne dégorgent pas et les colles lavables dans les conditions de lavage usuelles (80-90°C, pH = 12 à 14) doivent être utilisées. Dans le cas des encres, un sur-laquage peut être ajouté.

Les pigments métalliques en mélange dans le PET recyclé, font aussi parti des composants qui dégradent la qualité de ce plastique.

La place du consommateur dans tout ça ?

Dans ce flot d’information, le consommateur a une place importante. En effet, le choix de ses produits du quotidien ainsi que sa volonté, ou non, de faire du tri sélectif jouera grandement sur la recyclabilité du plastique. Selon la Cotrep, 87% des Français déclarent trier régulièrement.

Le tri est entré dans le quotidien des citoyens et favorise l’adoption de comportements éco-responsables. 

Avec la montée du respect de l’environnement et de la durabilité, le consommateur devient de plus en plus fidèle à une marque qui partage ces valeurs. Pour les entreprises, les enjeux économiques de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) les poussent à suivre le mouvement. En effet, la politique RSE d’une entreprise représente un enjeu stratégique, un levier de croissance, une amélioration des performances et un outil de management.

Nous conseillons aux entreprises de veiller à mettre en pratique leur politique RSE sur l’achat de leur goodies aussi. Pour se faire, il faut favoriser les goodies responsables (de préférence fourni avec le moins d’emballage) et opter pour des objets publicitaires de qualité. De plus, ces objets doivent être conçu avec des matériaux recyclables et biodégradables. Avec la loi anti-plastique qui est déjà effective, nous vous recommandons de vous tourner vers des goodies originaux qui sont désormais conçu en liège, en bois ou en pierre de roche par exemple.

Vous l’aurez compris, le recyclage du plastique est un processus complexe qui nécessite, pour les consommateurs, les entreprises et les industriels, de prêter attention aux matériaux et à leur recyclabilité. Néanmoins, veillez à ce que vos goodies conçus en bioplastique ou bimatière soient composés de matériau qui pourront être recyclés puis réutiliser plus tard.

L’auteur :

Maryse Nginamau
Professionnelle du brand content
 

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