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Jean-Gaël Montarnal
Temps de lecture: 7 mn environ
Illustration par Fanny Lamouroux

Quel est le stéréotype du collaborateur en 2018 ? Il a besoin de trouver du sens dans son travail, d’avoir des missions diversifiées et d’être réellement impliqué. Pour lui, la rémunération n’est plus la seule priorité. Il priorise également la qualité de son environnement de travail. 

Stéréotype, réducteur mais nécessaire

Le terme de stéréotype est délicat à définir. Il est employé dans différentes disciplines comme la littérature ou les sciences sociales. Il semble que chaque discipline fournisse une définition qui l’arrange. Ruth Amossy, de l’université de Tel-Aviv a rédigé un essai dans lequel il présente les définitions suivantes en fonction des domaines :

  • Image préconçue dans le champ de l’opinion publique.
  • Croyance exagérée concernant des catégories sociales pour l’étude des préjugés et de la discrimination.
  • Structure cognitive contenant nos connaissances dans un domaine donné ou faux concept de classification pour la sociologie de la connaissance.

Préjugés, idées reçues, délits de faciès, tous ceux-là reposent sur le même mécanisme que le stéréotype. On a tous entendu dire, que les femmes conduisent moins bien que les hommes, que les blancs ne savent pas danser ou bien que les français ne se lavent pas souvent (eh oui, c’est une croyance…). Des pensées comme celles-ci peuvent être labellisées sous le terme de stéréotype comme sous les termes de cliché ou de préjugé.

Ce mécanisme cognitif repose sur ce que les sociologues appellent le « processus de catégorisation ». Afin d’appréhender notre réalité complexe, nous créons des catégories dans lesquelles nous rangeons des personnes ou des choses qui semblent partager les mêmes caractéristiques. L’expression « on ne peut pas tous les mettre dans le même sac » vient dénoncer cette tendance pourtant essentielle pour que l’on puisse appréhender la réalité. C’est ensuite la capacité à ne pas s’arrête aux stéréotypes pour juger qui détermine notre ouverture d’esprit et notre niveau de tolérance.

Pourquoi tout cela doit être dit ?

Car la suite de cet article est du stéréotypage. Il semblait important de d’abord bien souligné que toute personne est en réalité différente, comme le montre si bien cette vidéo :

 

5 traits du collaborateur moyen en 2018

Trouver du sens

Nous vivons dans un monde en crise, ce n’est plus une nouvelle pour qui que ce soit. Notre système financier est en crise, nos systèmes sociaux sont en crise, notre planète elle-même est en crise. Il devient compliqué de faire l’autruche pour se protéger de tout ce qui se passe autour de nous et vivre sa petite vie tranquillement.

Le collaborateur moyen en 2018 veut avoir impact positif, améliorer ce qu’il peut améliorer et faire sa part de colibri. Trouver un sens à sa vie et à sa « fonction » dans tout ce tohubohu passe par une approche différente du travail avec une importance plus grande accordée aux valeurs. N’oublions pas que nous passons près de 100 000 heures au travail soit plus de 11 ans dans notre vie. Le collaborateur moyen tend naturellement à faire quelque chose qui lui tienne à cœur.

La rémunération n’est plus la seule priorité

Pendant longtemps, le travail était un moyen. Ce moyen se traduisait par un temps passer à travailler contre une rémunération perçue. C’est ainsi que l’on pouvait vivre et faire vivre son entourage. Nous avons hérité de l’expression « gagner sa vie » qui illustre très bien cela.

Les mentalités changent sur ce sujet. Le collaborateur moyen en 2018 cherche davantage à s’épanouir au travail en ayant une activité qui soit vecteur d’apprentissage et d’épanouissement. Le travail est devenu une voix de développement personnel.

Il n’y a qu’à observer le phénomène start-up ! Dans cet écosystème, les employés acceptent de mettre au second plan la rémunération et feront gratuitement des heures supplémentaires au profit du développement de la jeune entreprise. Cela ne veut pas dire, comme le soutien l’humoriste Haroun, que l’on ne paye pas les gens mais plutôt qu’on les intéresse d’une autre façon, par exemple avec une bonne qualité de vie au travail et une forte montée en compétences.

Une bonne qualité de vie au travail

Confort des locaux, aménagement des horaires avec le télétravail et bien d’autres choses contribuent à créer une bonne qualité de vie au travail (QVT).

Le socle d’une bonne QVT repose sur les relations humaines qu’il y a dans une entreprise. Elle passe par un management différent de celui qui dominait durant le siècle précédent. Le concept d’entreprise libérée d’Isaac Getz présente un nouveau type de management qui ne repose pas sur une hiérarchisation de l’information au sein d’une entreprise mais sur horizontalité des échanges, pour le bien de l’entreprise. Elon Musk a d’ailleurs publié une lettre ouverte sur sa vision du nouveau management en début de ce mois de Décembre 2018.

Le collaborateur moyen recherche cet environnement de travail qui soit porteur. En ce sens, c’est e rôle des entreprises de mettre en place une démarche de QVT qui soit globale.

Être réellement impliqué

Le collaborateur moyen en 2018 veut se sentir impliqué dans le bon fonctionnement de l’entreprise. Bien-sûr, il est important que chacun ait son rôle pour remplir la mission de la compagnie. Pour autant, cela n’empêche pas Jean-Michel comptabilité de s’adresser à Jean-Maurice RH pour lui faire par d’une idée d’amélioration dans les processus de recrutement. Evidemment, je caricature, mais l’idée derrière cela est de couper les silos. Chaque département d’une entreprise ne devrait être pas en rivalité avec les autres départements. Tous sont dans le même bateau, et chacun devrait être en mesure d’aller voir un autre département pour faire part de ses idées.

Le processus de Cocréation de Besight illustre très bien une opération dans laquelle on implique les collaborateurs. Dans cette opération, tous les collaborateurs, peu importe leur département ou leur rang, peuvent donner leur avis sur un graphisme qui présente les valeurs et la vision de l’entreprise. Ce graphisme est ensuite placé sur un produit qui sera offert à une cible externe (partenaires, clients etc.)

Besoin de diversité

Si vous ne proposez pas différentes missions au sein de votre entreprise, les collaborateurs iront chercher les missions dans d’autres entreprises. Il n’y a plus la même fidélité à l’entreprise qu’il y a 20 ans, le contexte est différent. Nous sommes dans une ère où l’on se lasse rapidement. Cela s’observe aussi dans le monde du travail. Le collaborateur moyen en 2018 recherche une diversité dans les missions qu’il devra effectuer. Il souhaite empêcher la routine de s’installer.

La génération Y est particulièrement sensible à cette diversité. Elle en fait baver aux entreprises qui ne s’adaptent pas à cela car elle cause une augmentation de turnover. Cette génération représentera le tier de la population active en France d’ici à 2020. Vous trouverez dans cet article quelques suggestions pour gérer au mieux ces personnes.

L’auteur :

Jean-Gaël Montarnal
Professionnel de l’engagement et de l’employee advocacy
 

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